Construire un « BioRéacteur » pour votre filtre extérieur

Issu d’un procédé utilisé en aquaculture et en station d’épuration, voici un dénitrificateur qui améliorera les performances de tout nos filtres extérieurs en dépolluant réellement vos bacs, notamment par élimination des nitrates.

Pourquoi en construire un ?

C’est très simple, les filtres extérieurs sont conçus principalement pour enlever les grosses, moyennes et micro particules, mais très mal conçu pour dégrader correctement la MO ( Matière Organique ) qui se trouve dans l’eau de votre bac !

En général, les commerçants vous préconiseront un filtre qui renouvelle, à peu près trois fois le volume de votre bac en une heure, chose très juste pour récupérer un maximum de matières afin qu’elles ne décantent pas dans l’aquarium.
Oui mais …

Car il y a bien un « mais » !

Avec des débits aussi importants, l’eau filtrée ne reste que trop peu de temps en contact avec les bactéries dénitrifiantes de vos supports céramiques et donc ils n’ont pas une action optimale. C’est pourquoi, j’ai conçu le « BioRéacteur ».

Le but est de mettre en contact l’eau avec un maximum de bactéries pendant un maximum de temps pour détruire le plus possible la MO.
Donc le principe est d’utiliser un grand volume de support biologique et un débit d’eau très faible.

Quel support choisir pour le « BioRéacteur » ?

Privilégiez les supports avec de très grosses aspérités comme la pouzzolane ou les céramiques qui lui ressemblent.

Les « Nouilles » ne peuvent servir que de support bactérien pour un réensemencement, mais n’ont qu’un rendement très faible, même si elles ont une surface colonisable très importante !

  • Pourquoi nous sont-elles conseillées me direz vous ?
  • Pour l’argent !
  • Pourquoi ne pas les utiliser ?
  • Très simple !

Plus la surface de contact est importante plus les trous sont minuscules, et une fois ses surfaces colonisées, elles ne seront plus en contact avec l’eau et il ne restera que la surface visible d’active !

Il ne faut pas rechercher une grande surface colonisable, mais plutôt un contact prolongé avec l’eau.

Figure 1 -Schéma de montage et pièces nécessaires

Le matériel et les matériaux pour sa construction

Je vais donner ci-dessous le matériel pour en construire un « BioRéacteur » comme le mien qui tourne sur un bac de 240 litres !

  • Un bout de tube PVC pression de diamètre 110 mm et de 30 cm de long.
  • Deux bouchons vissables à coller prévus pour le 110 mm : très souvent vous n’en trouverez que pour du PVC d’écoulement, mais ce n’est pas grave, car le silicone fera le joint sur la toute petite différence de quelques millimètres au niveau diamètre.Quatre carrés de plexiglas ou de PVC de 1 cm d’épaisseur.
  • Du tuyau plastique spécial aquarium du diamètre de votre installation.
  • Du tube plastique dure d’un diamètre compatible avec votre tuyau.
  • Un Té
  • Quatre vannettes du même diamètre.
  • Deux colliers clipsables à visser du diamètre de votre PVC 100 mm.
  • De la pouzzolane ou de la céramique.
  • Et de l’activateur biologique en sachets pour fosse septique ( type Eparcil ) : mais si vous craignez d’utiliser de l’Eparcyl, vous pouvez prendre des ensemencements bactériens pour aquariophilie.

 

La construction

  • En premiers lieux, vous collez les carrés de plexiglas sur les deux bouchons dévissables en les mettant sur les milieux des deux faces ( interne et externe ) avec de la colle silicone et les laisser sécher 24 heures.
  • Percez les avec une mèche de 12.5 mm pour les tuyaux de ce diamètre et collez les à la colle PVC en rajoutant un cordon de silicone à l’extérieur.
  • Chauffez les bords du tuyau PVC afin qu’il se ramollisse pour emboîter la partie mâle des deux bouchons, puis collez les à la colle PVC.
  • Une fois le réacteur près, vissez les deux colliers clipsables et accrochez-le.
  • Vous n’avez plus qu’à couper le tuyau de sortie filtre et d’y rajouter une vannette et le Té et de raccorder le réacteur ( 2 vannettes en entrée et une en sortie : Voir fig. 3), la sortie va se rejeter directement dans votre bac à coté de la sortie existant du filtre (Voir fig. 4).
  • Il ne vous reste plus qu’à remettre votre pompe en route et de régler le débit du « réacteur biologique pour qu’il y passe que + ou – 20 % du débit total.

Le plus de cette réalisation est que si vous traitez avec des antibiotiques ou tous autres médicaments agissant sur la faune bactérienne, vous n’avez qu’à fermer l’arrivée d’eau sur le BioRéacteur et de réouvrir après disparition des médicaments.

Ce principe peut s’adapter à n’importe quel volume d’aquarium, il vous faut simplement augmenter le volume de votre tube PVC. Soit en l’allongeant, soit en le grossissant ( ou les deux à la fois ). A débit fixe, plus votre volume du tube PVC est grand, plus votre temps de contact sera important et meilleur sera le traitement.

Résultats après un mois de fonctionnement

La phase Aérobie fonctionne très bien, elle transforme la Matière Organique en Nitrites puis en Nitrates !

Maintenant, j’ai résolu le problème de la phase Anaérobie en dissociant le BioRéacteur de la pompe de filtration externe et en rajoutant une pompe immergée pilotée par une horloge (bientôt remplacée par une temporisation cyclique) en alimentation du réacteur.

Pour un 240 litres, une pompe de 100 à 200 litres/heure sera largement suffisante.
Le principe est de pomper environ 1 heure et de stopper 1 demi-heure :

  • Si les nitrates augmentent, il faut augmenter la durée d’arrêt de la pompe.
  • Si les nitrites augmentent, il faut augmenter l’oxygénation soit en augmentant le bullage dans le bac, soit en augmentant la durée de pompage.
Crédits photos : Pablo VALADE – Illustration Benoît V.

Pablo Valade

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